Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

1i PRÉFACE

tsarine varient. Genet est tenu ioin de la cour, entouré d’espions, comblé de mauvais procédés et bientôt expulsé ; Bombellesest reçu très froidement,comme l’émissaire dun roi «captif» et qui d’ailleurs « ne sait ce qu’il veut »; toutes les faveurs, au contraire, vont à Esterhazy, au comte d'Artois, aux émigrés. Et pourtant, de ces trois Frances,la seule à qui la tsarine ait vraiment rendu service, c’est celle de la Révolution : pas même celle que représentait Genet et qui avait encore une constitution royale, mais celle dont Catherine Il repousse avec horreur jusqu'au nom et qui n’est pour elle que « l'Égrillarde » : la France de la Convention. Elle accorde aux royalistes constitutionnels son dédain, aux royalistes intransigeants de courtoises paroles et quelque argent, au roiet à la reine un peu de pitié; mais les révolutionnaires,les « athées »,les «jacobins ».les « régicides »,elle contribue singulièrement à leur donner les Pays Bas, la Hollande, la rive gauche du Rhin et l'Italie. Elle ne sauva ni la tête de Louis XVI.ni la couronne de LouisX VII, ni les prétentions de Louis XVIII; mais, après l’énergie de la Convention, c’est à la politique de Catherine IT qu'il faut attribuer le salut de la République. Tout en menaçant de lancer ses armées contre les « porteurs de piques », elle fut pour beaucoup dans les victoires de Hondschoote, de Wattignies, de Fleurus. Les « jacobins » Pont poursuivie de leur haine, de leurs invectives, de pamphlets injurieux et de caricatures presque obscènes ; certes, elle méritait leur haine et la leur rendait bien ; elle eùt souhaité justifier toutes le :rs craintes, et avait d’eux les craintes les plus vives ; elcependant, sans