Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

58 CATHERINE II ET LA RÉVOLUTION

économistes. En 1795 elle écrira à Grimm que d’après Helvétius et d’Alembert eux-mêmes, l'Encyclopédie n'avait que deux objets : € L'un, d'abolir la religion chrétienne, l’autre, la royauté, »

Voilà où en arrivera celle qui sé disait l'élève de Voltaire. N'y at-il pas quelque chose de tragique à lui voir ainsi condamner la cause du libéralisme et de la tolérance qu’elle avait si chaleureusement approuvée ? Pas plus que les partisans de l'Ancien régime, Catherine ne saisitrien à l'âme de la France. « De loin on juge comme un aveugle des couleurs, » écrit-elle à Grimm. C'est ainsi que de loin elle jugea la Révolution. L’eûüt-elle jugée plus équitablément si elle l'avait vue de près? C'est douteux ; il lui eut fallu se soustraire à son métier d'impératrice. L'impossible ne saurait lui être demandé .