Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

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dont elle est menacée. Catherine est persuadée que le roi se tirera facilement des entraves que lui eréent soit l'Assemblée des Notables, soit les Etats-Généraux. Il n’a qu'à vouloir, et à vouloir fermement, au lieu d'écouter les uns et les autres, notarnment cette « tête à révolution » de La Fayette ; et il sera obéi. La Fayette, qu'en 1787 Catherine louait tant, et qu’elle avait voulu voir, n'est plus en 1789, qu'une « tête à révolution | »

Si l’Impératrice encourage tant Louis XVI à briser l'opposition, c’est pour que l'influence française puisse se développer en Europe et lui prêter la main. Elle n'attacha donc pas grande importance à la convocation des Etats-Généraux, les comparant, comme elle l’a fait des Notables, à son ancienne Commission Législative. Elle est à cent lieues de se douter que les Etats-Généraux représentent la vraie France, et voudront être obéis. C'est que ce pouvoir nouveau, le pouvoir populaire, non seulement elle n’en admet pas l'origine, mais même elle ne se demande pas ce qu’il peut vouloir. Elle ne connait que le pouvoir du roi, et elleserait bien embarrassée de parler d’un autre. Le 27 janvier 1789 elle écrit : « Si les Notables ou les Etats-Généraux se montreront trop échauffés, je conseillerais de les régaler d'une ruade politique contre le parti stathoudérien en Hollande. Ge serait le moyen d'accommoder tout le monde, et peut-être l'unique d'apaiser l’effervescence que les tètes ont prise chez vous. » Et Catherine s’efforce de pousser la France à intervenir en Hollande : « Les Français aiment l'honneur et la gloire, dira-t-elle;

ils feront tout pour elles dès qu’on leur montrera ce que 6.