Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (22 FÉVRIER 1700) 87

prouver qu’il en faut une. C’est presque avoir prouvé une chose pour bien des gens, que de supposer qu'elle n’a pas besoin de preuves...

M. Des Noës fait son meû culpä pour l'affaire de Conard. Il ne m'a pas parlé de ses demarches officieuses pour vous obtenir un tribunal, tel qu’il l’imaginait. Je ne vous parlerai pas de la sagacité et de la pénétration de ses vues : vous en savez la portée. Au reste, il est aisé de s'égarer dans les spéculations, et je vous en donne souvent la preuve; quant aux instructions, c'est une autre affaire.

La lenteur des opérations par rapport aux départements est incompréhensible.

.……. Je ne sais ce que je ferai de M. Des Noës :il mettait un vif intérêt à la correspondance commune : je ne pouvais me défaire de lui, il voulait faire apporter une table chez moi pour écrire, même sous ma dictée. Il est dans l'enthousiasme d'être dans la classe de ceux qui opinent pour la chose publique. Je vois bien que, dans l’application, il contrarierait sans peine les principes consacrés par son opinion : mais il milite volontiers, il crie contre les aristocrates. C’est un mérite, quant à présent.

Je sais qu'une ruse employée, en détail, contre un très grand nombre de députés, est d’inonder leur pays de récits faux et absurdes pour les faire vilipender. Je sais qu’il en a été répandu de tels sur mon compte, il y a longtemps dans un certain canton. Si cela arrivait, je vous serais obligé de m'en informer. Je sais que c’est une manière de répondre, que plusieurs personnes pourraient employer. (Papiers R. Lindet.)

XL. — Aux officiers municipaux de Bernay. Lundi matin, 22 février 1790.

Messieurs, il est des circonstances qui fixent les hommes qui flottaient dans le vague des opinions; il est