Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (3 MARS 1790) OI

séances comme hier et aujourd’hui, l'ouvrage avancerait. Hier, Messieurs de la droite du Président, que quelques papiers appellent les #oirs, tinrent bon jusqu'à trois heures, mais ils ne voulurent pas que cette séance extraordinaire les privât des diners qu’ils avaient acceptés : ils défilèrent presque tous, et le reste de la séance fut heureusement employé. L'abbé de Montesquiou, de nouveau président, donnera de l’activité à l’Assemblée, et l'on peut compter sur une bonne quinzaine. Les privilèges ecclésiastiques n’avaient point de plus zélé défenseur; l'aristocratie noble n’est sûrement pas tombée sans qu'il lui ait donné quelques regrets; mais, pliant, adroit, insinuant, ingénieux, il sait se régler sur les circonstances. Il est, comme président, du système dominant qu'il déteste, comme particulier. Jaloux de tirer parti de sa fonction, ilaura l'ambition de rendre sa présidence remarquable par la multiplicité des actes.

On est heureux, lorsque lamour-propre, plus éclairé que l'intérêt personnel, détermine à servir la cause publique, lorsqu'on pourrait y nuire. (Arch. Bernay).

XLVII — Aux officiers Municipaux de Bernay. Paris, le 3 mars 1790.

[Il fait part de ses réflexions sur les cérémonies publiques religieuses de la ville de Bernay. La suprématie monacale est abolie. Il espère que la rivalité entre les deux paroisses

2

cessera, même si l'église de l’abbaye est conservée. Il croit aussi qu’il y aura lieu de réunir les aumônes des deux paroisses, etc.]

P.-S. — Je reçois votre lettre du 1° mars. Je ne suis point étonné de l'embarras que vous procurent les déclarations des bénéfices. Plusieurs ecclésiastiques, que je n'ai pas l’honneur de connaître, me font l'honneur de m'en adresser, que je suis obligé de leur renvoyer, pour en faire de plus régulières.