Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

106 CORRESPONDANCE DE THOMAS LINDET

acclimatés; qu'il est impossible de renoncer aux colonies; et que les nègres périraient promptement sur une terre qu’ils ne se donneraient pas la peine de cultiver, et qu’ils dévasteraient, dans le premier accès de leur vengeance. Je doute que les Anglais songent à nous inquiéter au moment où nous nous donnons une Constitution : ils auront assez à faire pour conserver la leur.

Les deux Chambres excitent des débats, et la Chambre haute risque de se fondre dans celle des communes. (Arch. Bernay.)

L. — Aux officiers municipaux de Bernay. Paris, le 8 mars 1790.

Messieurs, la séance était destinée à l'affaire des colonies (1).

On a fait passer, au commencement, les droits féodaux rachetables, parmi lesquels se trouvent les lods et ventes et treizièmes. L'impatience de l'Assemblée d'arriver à la question des colonies avait été prévue,et le quart d'heure bien choisi ; il ne reste qu'une ressource dans le mode de justifier que ce droit est le prix d’une concession : ceci sera difficile à déterminer.

Le rapport de l’affaire des colonies était très bien fait. Le décret proposé a été emporté sans discussion. L'Assemblée a déclaré : qu’elle n’étend point aux colonies la Constitution décrétée pour la France, que les assemblées coloniales qui existent, ou celles qui seront incessamment formées, enverront un plan relatif à la constitution et à l'administration qui leur convient, adapté aux instructions

(x) Cf. le rapport de Barnave au nom du Comité des colonies. Moniteur, Il!, $$2. Le décret qui autorise les colonies à faire connaître leur vœu sur la constitution, la législation et l'administration qui les concernent, porte la date des 8-10 mars 1790.