Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (11 MARS 1790) 107

qui leur seront incessamment envoyées. On rend justice à leur patriotisme. Ce décret a été reçu avec un enthousiasme incroyable. Immédiatement après, on a faitlecture d’une lettre qui annonce que tout est calme dans nos îles, que les sucreries sont dans le meilleur état; et les députés extraordinaires des îles demandent à être admis à la barre pour prêter le serment civique.

Désormais, séance tous les dimanches en vertu d’un décret rendu hier. L'aristocratie reçut un violent échec. Vous en jugerez, par les applaudissements que reçut la motion de M. Rabaut de Saint-Etienne, que je vous enverrai demain, si l'impression en est exécutée, sinon par la première poste : c’est l’équivalent d’une deuxième Adresse.

Tout en pestant après les aristocrates, vous trouverez qu’ils ont trop bien fait leurs affaires avec nous, aujourd’hui : ils ont été bien servis par le bureau et par le Comité de féodalité. Nous faisons quelquefois la guerre à nos dépens, nous avons plus perdu qu'eux au décret d’hier, qui nous enlève un jour de repos.

Ils ne se gênent pas, lorsque l’objet ne les intéresse point : en conséquence, ce sacrifice leur coûtera peu.

Vous serez émerveillés de la dénomination scientifique de nos départements, ou bien vous rirez de cette nomenclature saugrenue, que le Comité de division s’est fait autoriser à fabriquer sous prétexte qu'il y a quelques départements dont les chef-lieux ne sont pas déterminés mais laissés au choix des électeurs. (Arch. Bernay.)

LI. — Aux mêmes. Paris, le 11 mars 1790.

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[Il leur rend compte de la rapidité avec laquelle a été

enlevé le vote sur les treizièmes, comme il l’a déjà indiqué dans la lettre précédente.]

Je vous félicite, messieurs, sur le succès des déclarations pour la contribution patriotique.