Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

LÉGISLATIVE (8 JUIN 1702) 355

bien urgente. L’aristocratie prévoyait le moment du triomphe. L'insolence et l’activité redoublaient partout; elle espère encore. Le voile est soulevé, mais on le rabattra encore. La garde nationale remplaçant la garde militaire du roi, les prêtres perturbateurs déportés donneront du relâche, mais on ne sanctionnera plus. Les contributions d'Evreux ne sont pas encore en recouvrement. Je crains pour votre santé... Je pars demain.

CCXXII. — Au même. Evreux, le 8 juin 1792.

Mon frère, me voilà encore à Evreux pour quelques jours. J'en partirai lundi, 18 juin, pour aller à Bourgtheroulde, où viendra aussi l’évêque de Rouen, pour une grande procession célèbre dans le Roumois. Je rabattrai de là, après quelques jours de marche, à Bernay. Je retournerai à Conches le 1°" dimanche de juillet, je marcherai, pendant la semaine, du côté de Beaumont et Harcourt, et quelques paroisses sur cette ligne; je rabattrai encore sur Bernay.

Dans ma dernière course, j'ai visité le Bec, Je n'ai pas vu les moines, mais ils se sont disséminés dans les maisons du bourg, pour voir tout l'étalage patriotique qui m'a environné tout le jour, malgré l’aristocratie du médecin maire et du receveur commandant. Saint-Clair d’Arcey (1) m'a ramené à Bernay, et venait me chercher, si je ne les avais prévenus. La plaine du Neubourg m'a donné, à Combon, une fête très patriotique. Le prieur de Bray s’est surpassé : c’est le bel esprit, le faiseur, et le constitutionnel par excellence de ce canton. Sa garde nationale, sa municipalité n’étaient rien, en comparaison d’un régiment de filles toutes en uniforme blanc.

(x) Le curé Lamy, qui devait remplacer Lindet à l'évêché de l'Eure.