Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

LÉGISLATIVE (19 JUILLET 1702) 357

depuis quelque temps : je ne sais si l'embarras ou la résistance de la machine n’est pas son seul crime.

CCXXIV.— Au même. Bernay, le 29 juin 1792.

Le roi met de la persistance dans son système d’opposition. Les opinions se partagent sur la journée: du 20. La garde nationale d'Evreux l'improuve, et promet de mourir à son poste, c’est-à-dire dans les caves, si quelqu’un se présente pour lui faire peur.

… L'Assemblée n’a pas eu la force et l'unité qu’on espérait. Lesidées se rétrécissent, et bien des yeux stupides se reposeraient avec complaisance sur l’ancienne idole. Je pars demain. Je fais des courses dont le foyer sera à Evreux où vous voudrez bien m'adresser ce que vous aurez la complaisance de m'écrire jusqu’au 14 juillet.

CCXXV. — Au même. Bernay, le 19 juillet 1792.

Mon frère, j'ai fait encore une tournée par Dambville, Bourth, Rugles, la Barre. On se plaint partout des aristocrates comme des sorciers et du loup-garou. Cette espèce d'animaux devient rare dans le pays; on fait la guerre aux curés suspects de cette maladie.

Toutes les idées sont confuses. On a une disposition aux élans patriotiques, au courage. On exterminerait les ennemis du bonheur public : mais on est inquiet, ballotté, incertain; on croit qu’on ne doit pas être vaincu, on voit qu'on peut l'être.

La cour met de la fermeté en proportion de la faiblesse et de l’indécision de l’Assemblée. La France est sans ministres. Où est la responsabilité ? Les armées sont sans généraux, et on dit l'ennemi aux portes. L’ennemi n'est pas aux portes, il est dedans. Le pouvoir exécutif ne veut