Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)
22 CORRESPONDANCE DE THOMAS LINDET
la collection des décrets de l'Assemblée. Cependant je vous avoue que c’est une opinion particulière qui, quoique dans l'esprit d’un grand nombre de députés, n'est peutêtre pas sans difficulté, surtout depuis qu’on a reconnu, ce qui était facile à prévoir, que les impôts des gabelles, des aïdes, etc., ne pouvaient se produire sous ce régime asservissant.
Il est probable que la gabelle va recevoir le dernier coup sous peu de jours. La province d'Anjou aura accéléré sa destruction. |
Les aïdes et droits réservés sont parmi les impôts proscrits : il est vraisemblable qu'ils ne subsisteront plus au mois d'avril; il serait heureux que nos concitoyens voulussent prendre patience jusqu’à cette époque. Le système des finances est si compliqué, tant de perceptions ont été suspendues, les dépenses se sont tellement multipliées! L'embarras augmente chaque jour, et les difficultés locales font perdre le temps qu’on donnerait à la chose commune et retardent le travail sans aucun fruit; car, après avoir discuté les affaires particulières, on finit par les renvoyer après la décision générale.
Il est difficile d'obtenir une décision parliculière en faveur des aubergistes, tanneurs et bouchers de votre ville. Je suis persuadé que la crainte de voir se perpétuer cet impôt odieux occasionne leur résistance : il est certain qu’il ne subsistera pas. D'un autre côté, je ne suis pas étonné si la sollicitation d’une remise auprès du Conseil des finances par rapport aux grains, est une occasion de solliciter réciproquement votre intervention pour le rétablissement provisoire des aides. M, de Montaran, chargé de faire le rapport de cette première affaire, y met toute la bonne volonté et toute la lenteur d’un habile financier. Je ne puis vous dire quand cette affaire sera décidée, car j'ai dû vous fatiguer par l'espoir d’une réponse au jour qu'on m'indiquerait,