Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

26 CORRESPONDANCE DE THOMAS LINDET

M. le comte de Damas, désiré par la colonie, sera renvoyé à son gouvernement. Cette affaire dévoile encore un abus de finance. M. de Damas, rappelé par le ministre, M. de la Luzerne, recevait 40.000 livres pour moitié des appointements de la place; et M. de Vioménil protégé, qui n'aurait dû recevoir que l’autre moitié, recevait 80,000 livres.

[Th. Lindet donne ensuite le prix des livraisons du Bulletin de l’Assemblée et du Journal des Débats.]

Le grand-maitre de Malte a adressé au roi une lettre de condoléance sur l’extinction des dîimes; la communication officielle de cette lettre a occasionné une motion tendant à la destruction de cet ordre en France.

L’uniformité des peines pour les condamnés, de quelque état qu’ils soient, est décrétée. La peine de mort qui sera probablement adoptée sera la décapitation par un mécanisme : par ce moyen, le bourreau ne sera point cruel et le préjugé infamant sera plus facile à vaincre (1). M. l'abbé Maury a réclamé la corde, et quelques gentilshommes ont demandé le privilège exclusif de la décapitation : maïs je crois que ces efforts n’empêcheront pas que l’on adopte un usage asiatique. Il sera également décrété que la confiscation des biens n’aura plus lieu, qu’il ne sera point permis de reprocher le supplice des parents, et que le corps des suppliciés sera livré à la sépulture sans faire mention du genre de mort dans les actes. Je serais étonné que ces articles ne fussent pas arrêtés dès demain. (Arch. Bernay.)

[Lettre non signée : elle à dû parvenir sous le même pli qu’une lettre personnelle à Robert Lindet.]

(x) C'est dans la séance du 1°" décembre, que le D Guillotin lut son discours sur la réformation du Code pénal, et proposa l'adoption d'une machine qui, aujourd’hui, porte son nom. Voir, dans la revue la Révolution française du 14 novembre 1793, l’article de M. Pariset sur Guillotin.