Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (4 DÉCEMBRE 1780) 27 XI. — Aux mêmes. Le 4 décembre 1789.

Messieurs, il a été convenu dans l’assemblée de la province, qu'elle serait divisée en cinq départements; c’est le seul point arrêté.

On propose bien des divisions. Ceux d’Avranches et de Vire mettent beaucoup de chaleur à soutenir une division qui nous serait fort nuisible. Ceux de Rouen cherchent à conserver leur avantage, ainsi que ceux de Caen.

M. de la Chapelle a fait présenter un plan dont l’avantage est que tous les Normands peuvent aller à la mer sans sortir de leur département. On n’a point eu le temps de lire une dissertation savante, qui prouve combien cet avantage est précieux.

Je vous envoie une note à l’aide de laquelle, la carte et une règle à la main, vous jugerez le plan de division que je propose et que je soutiens, parce que je le crois le meilleur pour qu'Evreux soit moins pauvrement partagé et que Bernay y figure le moins mal possible (1). J'aurai bien de la peine à faire lâcher prise aux Rouennais sur Pont-Audemer et le territoire qui vaut mieux que celui qu’ils céderaient volontiers du côté de Lyons.

Il a été décrété, le 2, que les officiers actuels des municipalités continueraient d’exercer leurs fonctions ; défense

(x) Le 9 décembre 1789, R. Lindet, au nom de ses collègues du comité électif, répondait à cette lettre. On y lit notamment ce qui suit, relativement à la division par départements et districts : « Le projet que vous proposez serait très agréable et très avantageux à la ville. Bernay figurerait assez bien dans le département d'Évreux. Les projets de M. le comte de la Chapelle, prévenu en faveur de Lisieux, ne nous seront pas avantageux, si les rivages de la mer ne doivent pas fixer l'attention dans la détermination des départements et des districts. » Il parle ensuite du compte rendu de M. de Montesquiou qui doit renfermer des erreurs puisqu'il compte sur des droits qui ne doivent plus exister, les revenus casuels, le marc d'or... Les aides ont peu de cours. La nouvelle de leur suppression prochaine est un obstacle insurmontable au rétablissement des exercices de recouvrement. Les rôles de supplément sont faits sur de mauvaises bases. — Brouillon de la main de R. Lindet. (Arch. de Bernay.) "