Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (18 JANVIER 1790) 53

XXIIT. — Aux officiers. Municipaux de Bernay. Paris, le I8 janvier 1790.

Messieurs, j'ai reçu avec bien de la sensibilité les témoignages honorables de votre confiance (1), pendant le temps d’une administration sage et patriotique que le vœu de nos concitoyens vous a confiée. Mes sentiments vous étaient connus dès le temps qu’ils n'étaient pas encore ceux de toute la France, et je comptais sur le zèle et le dévouement pour le bien public dont vous étiez animés et que vous avez heureusement communiqués à tout ce qui vous environne, Il me restait un désir, que les circonstances ne me permettront pas d'exécuter, c'était de vous envoyer une carte de la nouvelle division des districts, qui est encore suspendue, et, d’après la nouvelle que vous me donnez que les décrets concernant les municipalités vous sont parvenus, ces nouveaux corps politiques seront organisés avant que je sois à portée de vous faire cet envoi. Du moins, il me reste l'espérance que vous voudrez bien agréer cette offrande patriotique, que je réaliserai entre les mains des officiers de la nouvelle municipalité de la ville de Bernay. Je ne puis imaginer un autre moyen d'exprimer à mes concitoyens le respect et l’admiration que m’ont inspirés leur fermeté et leur patriotisme, Dans toute la correspondance que j’ai eu l'honneur d'entretenir avec vous, j'espère qu’il sera notoire que la franchise et la volonté du bien général nous ont dirigés, sans qu'il se soit mêlé aucune vue ni aucun intérêt parti-

(1) Cette lettre répond à celle du 16 janvier, adressée par les officiers municipaux de Bernay à Th. Lindet pour le remercier de ce qu'il avait fait pour la ville dans la question des districts, et lui signaler des assemblées nocturnes et le colportage d'écrits incendiaires, notamment un projet d’arrêté à prendre par tous les baïlliages. Ils remarquent aussi que l'intendant affecte de ne pas signer les lettres d'envoi, et qu’ils lui ont fait l'observation de cette inadvertance.