Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (7 FÉVRIER 1790) 67

peu de patriotisme méritaient bien ce traitement, et c’est ce qui a fait gagner la cause d’Orbec, que le Comité condamnait hautement et même avec chaleur ; mais la Normandie a fourni quelques députés qui ont eu pitié d'Orbec et trouvé juste de ne punir Lisieux, qui, d’ailleurs, sera toujours le centre d’un commerce actif. Lisieux fera bien de trouver d’autres errements pour conserver son évêché : il est heureux que les évêchés ne soient pas prochainement à l’ordre du jour.

Je suis fâché que les matières ecclésiastiques ne soient pas prêtes dans un moment où feu nos seigneurs sont encore tout étourdis du coup d’hier : ils auront le temps de reprendre leurs sens. Le Comité des affaires ecclésiastiques est si mal composé qu'il est difficile qu'il travaille bien et beaucoup. On va le recruter. On entamera lundi la féodalité : je crains bien encore le travail de ce Comité...

[Il demande ensuite des détails très circonstanciés sur Beaumont-le-Roger, sa population, ses ressources. Il faut prendre toutes ses précautions pour le cas où Beaumont voudrait prétendre à être le siège d’un tribunal.]

Le président de Frondeville dormait encore, quand on a jugé ses clients de Lisieux. Je reçois la nouvelle de votre élection (1), par une lettre infiniment obligeante de Messieurs du comité électif et par celles de M" Depierre et de François Lindet (2). (Papiers R. Lindet).

XXXI. — Aux officiers municipaux de Bernay. Paris, le 7 février 1790.

Messieurs, j'applaudis de toute mon âme aux choix de mes concitoyens, je partage la reconnaissance de ceux

(1) R. Lindet venait d'être élu maire de Bernay. Voir plus loin, p. 70. .(2} Mne Depierre était là sœur de Lindet qui habitait Bernay, comme son troisième frère François Lindet. Ce dernier, né à Bernay le 23 octobre 1752, n’a occupé aucun emploi public.