Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (8 FÉVRIER 1790) 69

citoyens actifs, encourue par leur refus de rendre la justice, que lorsqu'ils auraient présenté leur requête au Corps législatif, pour être admis au serment civique.

Les citoyens qui ont le plus nui à la Constitution ont prêté le serment; cependant il y en a quatre quiont annoncé leurs scrupules.

Quelques-uns se sont absentés, mais le plus grand nombre s’est depuis acquitté de ce devoir : je crois que, dans le royaume, il y aura peu de ces âmes timorées qui craindront de jurer d'observer ce que leur commandent le roi et 24 millions d'hommes. Dire que tous le jureront de bon cœur, c’est une autre affaire.

Sous peu de jours, je vous ferai passer une adresse de l'Assemblée nationale et la relation de la journée du 4 février, qu'il sera utile de faire lire aux prônes. (Arch. Bernay).

XXXII — À R. Lindet (s. d.), vers le 8 février.

Mon frère, le vicomte de Mirabeau, MM. de Bouville et Chaïlloué n’ayant pu obtenir une réponse aux lettres dans lesquelles ils exposaient leurs scrupules (1), ils se sont présentés ce matin pour les expliquer verbalement. On a demandé le serment ou la retraite de ces messieurs: l'affaire s’engageait ; à la fin, les derniers défenseurs du régime aboli ont rendu les armes et ont juré, ce qu'ils n’ont, ou du moins ce qu’ils n'avaient pas grande envie de faire, de maintenir de tout leur pouvoir, la Constitution, etc. Le serment se prête dans toutes les églises des districts, et la cérémonie est terminée par un Te Deum.

Le Comité des droits féodaux a fait un rapport aujour-

(1) Ces lettres furent lues à la séance du 6 février au matin. Moniteur, III, 314. MM. de Bouville, de Mirabeau, et Chailloué RES le serment à la séance du 8 février. Ibid, 330.