Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

74 CORRESPONDANCE DE THOMAS LINDET

de vivre selon leur premier engagement à la liberté qui leur est accordée par le présent décret.

Déclaré au surplus qu’il ne sera rien changé, quant à présent, à l'égard des maisons chargées de l'éducation publique et des œuvres de charité envers les pauvres, jusqu’à ce que l’Assemblée nationale ait statué sur cet objet.

Il a été ajouté qu'il serait laissé aux religieuses la faculté de rester dans les maïsons dans lesquelles elles ont fait profession. Cette dernière proposition est très défectueuse. Laïssera-t-on trois, deux, une religieuse dans des maisons qui peuvent être commodes, qui peuvent être vendues, et qu’elles peuvent occuper vingt, trente ou quarante ans? Le clergé et la noblesse ont combattu avec acharnement pour le régime monacal, comme ils ont fait pour le régime féodal. Cette portion du clergé et de la noblesse qui forme l’opposition avec quelques membres des communes ne parait pas disposée à nous laisser aller meilleur train que par le passé. L'exemple et les discours du roi sont perdus pour nous. Mais ils seront recueillis par les provinces et l'opinion de la nation se consolidera.

Demain, l’Assemblée nationale se rendra à NotreDame pour le Te Deum que la municipalité fait chanter, et la garde nationale sera tout entière sur pied, les rues sablées; je n’oserais vous dire quel orchestre on nous promet.

Le roi et la reine acquièrent une popularité qui consolidera la paix et l'union.

Je joins ces quelques exemplaires de l’Adresse que je vous ai annoncée, et dont la lecture est ordonnée au prône des paroisses. On a oublié de mettre le décret au bas de l’imprimé. Vous voudrez bien m'en croire, et le clergé de Bernay se faire un devoir de déférer à votre réquisition. (Arch. Bernay.)