Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

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entendaient pas et qui y ont introduit des contradictions, faute d'en saisir l'ensemble. La Compagnie annonçait que l'excellent système de l'impôt permanent exigeait pendant longtemps d’être soigné et suivi avec une attention paternelle; et elle donna toutes les nominations à sir John Shore et autres personnes qui s'étaient opposées à son établissement, et dont il avait fallu que M. Law vainquit les répugnances. Était:l informé de quelque règlement qui devait partir d'Europe et qui était en contradiction avec les idées qu'on avait l'intention de soutenir; ses avis, qu'il courait offrir, étaient ballottés de bureau en bureau, et, après mille délais, on regreltait qu'ils fussent arrivés si tard : la décision était prise et envoyée. — Enfin, il fut question d'entrer en guerre avec la France. M. Law ne cacha point qu'il était contre cette mesure, et dès lors il fut proclamé jacobin.

Voilà, Milord, ce qui a donné à l'Amérique un habitant que doit, selon moi, regretter l'Angleterre, à raison de son caractère, de sa probité, et beaucoup plus encore à raison de ses talents. Je me félicite d'avoir acquis en lui, pour l'agrément de ma vie, une société toujours instructive et toujours intéressante. Nous cau sons souvent du pays singulier qu'il a habité, et des choses qu'il y a faites. Il est plus réservé sur celles qu'il avait encore en vue et qu'il regardait comme les conséquences du système dont l'imposition fixe était le commencement, Soit qu'il considère ses pensées ultérieures comme la propriété de son pays auquel il en est comp-

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