Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

110 GORRESPONDANCE DE LA FAYETTE

lorsque l’escorte reçut l’ordre de changer de direction. Sur les réclamations du roi de Prusse qui veut profiter de la capture pour conserver des otages en vue de négociations ultérieures touchant Louis XVI et sa famille, les prisonniers sont, le 25 août, ramenés vers l'Allemagne et dirigés sur les possessions frontières des bords du Rhin. Ils sont le 3 septembre à Arlon, sur la frontière du duché de Luxembourg, à vingt kilomètres de Longwy. De là, La Fayette put envoyer encore une lettre.

On fit, le même jour, le partage des prisonniers. On retint comme otages les quatre anciens membres de la Constituante, La Fayette, Alexandre Lameth, César de la Tour-Maubourg, Bureaux de Pusy'. C'était ce dernier qui avait fourni le plan de la division de la France en départements. Les ofliciers de troupe furent relâchés, ainsi que les simples soldats, avec interdiction de repasser la frontière. Cependant, ceux qui avaient servi dans la garde nationale, ainsi que les aides de camp de La Fayette, furent punis de deux mois d’arrêts dans la citadelle d’Anvers. La liste des vingt-trois officiers a été conservée dans la déclaration qu'ils signèrent le 19 août après leur arrestation, et dont parle La Fayette dans la lettre LIII. Ceux qui n’eurent plus de rapports avec La Fayette sont : Laumoy, son chef d'état-major en 1792; du Roure, frère de ce vicomte du Roure, mort en 1781, qui avait épousé une sœur de M"° de La Fayette, mariée depuis à M. de Thésan; Sicard, colonel du 43° régiment; Victor Gouvion, fils du général Gouvion tué le 11 juin 1792 à l’avantgarde de La Fayette devant Maubeuge ; Langlois, émigré ensuite à Berlin? ; Sionville, officier au régiment ci-devant de Bouillon ; Soubeyran, aide de camp de Maubourg.

Les autres aides de camp de La Fayette, libres depuis la

1. Et on leur laissa cinq domestiques, dont deux pour La Fayette. 2. Sur Langlois, cf. la notice sur la lettre XXII.