Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

NOTICES SUR LES DOCUMENTS INÉDITS 115

en recevoir que lorsqu'il revenait à la prison. Dans la ville, un agent américain établissait la correspondance jusqu'à Hambourg. Ces indications sont données par Louis Romeuf dans les notes qu'il avait préparées pour un recueil de Lettres de prison en 1798. Les Mémoires (t. IV) contiennent quinze de ces lettres secrètes, toutes mutilées et plus ou moins arrangées. Pour onze d’entre elles nous avons pu rétablir le texte complet (I, IT, IV, V, VI, XI, XI, XVII, XVIII, XXVII, XXIX); pour quatre nous n’avons pas eu d'autre texte que celui des Aémoires. Nous ajoutons onze lettres secrètes nouvelles aux onze que nous complétons.

11. — La lettre secrète du 27 mars 1793 est adressée à M. d'Archenholtz, sur qui nous donnons des indications biographiques dans la lettre XII (p. 236, n. 2). Écrivant au rédacteur d’un journal rédigé en allemand et très lu en Allemagne, la Minerva, La Fayette lui fournit des arguments pour justifier sa conduite politique. Il renverra plusieurs fois à cet exposé de principes ses amis et ses aides de camp chargés de plaider sa cause et d’obtenir sa délivrance. Il y renverra encore lorsque, en 1796, Masclet, dans le Morning Chronicle, reprendra une campagne d’apologie pour le prisonnier. (Cf. les lettres XXXI à XXXIIT.) Archenholtz avait même combiné un plan d’évasion pour La Fayette, dont il est question lettre VI, p- 220, ainsi que dans une lettre du 24 octobre 17198, citée dans la notice sur la lettre VI, p- 122.

IL. — La lettre du 25 avril 1793 est la première que La Fayette eut la permission d'écrire et de faire passer ouverte par l'intermédiaire des autorités prussiennes. Pendant les premiers mois de 1793, les efforts de Gouverneur Morris, ministre des États-Unis à Paris, avaient obtenu,

au n0m du gouvernement américain, que le roi de Prusse