Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

NOTICES SUR LES DOCUMENTS INÉDITS 117

du 22 juin 1793 précisent d’abord l'attitude de La Fayette en présence des propositions, que le roi de Prusse lui avait fait apporter, de fournir des plans contre la France; puis elles développent des accusations nettes contre Dumouriez, le duc d'Orléans et la reine, formulées en présence de La Fayette dans sa prison pendant une visite du duc de Brunswick, frère de celui qui signa le fameux manifeste du 25 juillet 1792. Dumouriez est particulièrement inculpé d’une double trahison à l'égard des patriotes de Hollande, sur laquelle La Fayette reviendra dans la lettre du 4 juillet 1793 à M. Pinkney (lettre V). Dans ces deux lettres IV et V, les éditeurs de 1838 pouvaient avoir, pour supprimer ces passages, des motifs qui n'existent

plus.

V. — Nous donnons dans leur texte original anglais les lettres V et XIV adressées à M. Pinkney, ministre des États-Unis à Londres, deux billets (XX et XXI) à Littlepage et Mazzei, la lettre XXX à Bollmann, le discours (XL) de La Fayette en réponse aux Américains de Hambourg et la lettre XLIT; ce sont des spécimens curieux de la facilité avec laquelle La Fayette pratiquait la langue anglaise, et qu’on pourra comparer, au moins à ce point de vue, à certains billets anglais de Voltaire. La lettre V figure dans les Mémoires (t. IV, p. 239), inexactement traduite et tronquée en plusieurs passages. Le prisonnier, à l’occasion de l’anniversaire de la déclaration de l'indépendance des États-Unis, se fait, le 4 juillet 1793, tout Américain et républicain. Comparant les deux révolutions auxquelles il a pris part, il attribue le succès de la première à des qualités morales et politiques ordinaires en Amérique et presque inconnues en France. Il n’y a de bon, selon lui, dans la Révolution française, que ce

u . Te . . qu'il y a introduit lui-même comme importation d’'Amé-