Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

12% CORRESPONDANCE DE LA FAYETTE

Fayette a été extrait par eux de la lettre VIII non publiée, et transporté à la fin d’une lettre à M"° d’Hénin, datée du 16 novembre 1793. Dans la lettre IX, il insiste sur sa nationalité américaine, mais en même temps donne un témoignage de solidarité à Bailly, dont le nom est inséparable du sien depuis l'affaire du 17 juillet 1791 au Champ de Mars ; l'apologie qu’il en fait doit lui servir à lui-même: « Les devoirs de sa place et les sentiments de son âme lui ont mérité la haine des chefs actuels. » Les détails personnels supprimés dans la lettre X reprennent de l’intérèt pour nous dans les passages relaüfs à l’emprisonnement de M" de La Fayette en 1793; à ses plaintes contre Washington, dont elle n'avait pas reçu les réponses à deux lettres d’octobre 1792 et de mars 1793 et qui parvinrent seulement plus tard; aux deux domestiques prisonniers à Magdebourg; aux bonnes dispositions des enfants de La Fayette dont leurs parents les louent. Toutes ces indications aident à préciser les caractères et à rendre plus vivante la situation dramatique de toute cette famille.

XI. — Il semble cependant que les éditeurs des Mémoires aient voulu faire le silence sur nombre de circonstances qui nous intéressent aujourd'hui. Ainsi la lettre XI (@ M°° d'Hénin, 16 nov. 1793), la plus importante jusqu'ici, était aussi la plus mutilée. Outre des détails nouveaux qui expliquent l'échec du premier plan d'évasion à Magdebourg, nous y trouvons un exposé détaillé du pillage auquel les agents prussiens soumettaient l'argent envoyé à La Fayette par ses amis d'Amérique. Mais surtout, à côté d'expressions sévères sur la tyrannie jacobine, il insiste davantage sur le second terme de l’alternative posée dans la lettre VI et émet des jugements

perspicaces sur l'intention manifeste chez les puissances