Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

NOTICES SUR LES DOCUMENTS INÉDITS 127

(23 mars 1794) au massacre de Praga (6 nov. 1794), mais encore il aurait conclu que, puisque c'était là aussi le sort réservé à la France sans son héroïque résistance, c'était aussi la justification complète des hommes qui assumèrent la responsabilité inouïe de diriger ses eflorts, de provoquer et d'utiliser ses sacrifices au milieu d’une

crise sans autre exemple dans l'histoire.

XII, XIII, XIV. — Les trois documents écrits le 10 et le 11 décembre 1793, expédiés ensemble dans le même courrier secret, constituent comme un dossier entier de délivrance projetée. Le premier est le plan général des opérations destinées à l'obtenir. C’est, dans l'intention du prisonnier, une note placée entre les mains de son aide de camp La Colombe pour être communiquée par lui (lettre XV) à tous ceux qui s'intéressent aux captifs afin de combiner leurs efforts. Une note du même genre se retrouve, au mois de mai 179%, dans un groupe de documents (XXII-XXVIT) destinés à préparer la sortie de la prison de Neisse. C’est également à La Colombe que sera confié l’ordre de service représenté par la note XXVII. La seconde pièce (XIII) est une note d’agenda récapitulant, pour l’aide de camp, les ordres à exécuter. La troisième (XIV), adressée à M. Pinkney, est l'apologie politique de La Fayette et l'exposition de principes justifiant la démarche diplomatique attendue des États-Unis. Le prisonnier est au bout des méditations qui l'ont amené à son plan de délivrance ; il fait le bilan des moyens, les réduit à quatre, les discute et se prononce définitivement pour un seul : l'intervention publique des États-Unis par un ultimatum adressé officiellement aux puissances coalisées. Ainsi une évasion est impraticable; les représentations particulières, réduites à elles-mêmes, sont vai-

nes; l'appel à l'opinion publique est difficile en Europe;