Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

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et qui avaient été successivement détenus à Maëstricht, à Coblentz et au Spielberg, prison d'État, à Brunn.

Au bout d’un mois de séjour à Neisse, La Fayette obtint de nouveau la permission de recevoir et d'envoyer des lettres ouvertes, qui sont les quatre datées des 16 et 18 février, 6 mars et 1° avril 1794. La première qu'il reçut venait de M° de Maisonneuve, sœur de Maubourg.

En même temps que Lally, à la fin d'octobre 1793, plaidait auprès du roi de Prusse les anciens services rendus par La Fayette à la royauté, M®° de Maisonneuve plaidait dans le même sens auprès du roi en faveur de Maubourg. Elle avait obtenu d’une parente de la baronne de Mackau, sous-gouvernante des enfants de France, une lettre attestant que, lors du retour de Varennes, Maubourg, l’un des trois commissaires de l’Assemblée, qui revint dans la voiture royale, avait montré beaucoup d’égards à la reine et à toute sa famille. Cette attestation est signalée dans une lettre de Langlois, ancien aide de camp de Maubourg (cf. notice sur la lettre I, p. 110, n. 2), et qui émigra à Berlin après avoir été fait prisonnier avec l’escorte de La Fayette et relâché le 3 septembre 1792. Voici le texte de cette lettre de Langlois, qui faisait partie du dossier d’autographes réunis par Louis Romeuf :

« Madame (de Maisonneuve), je me rappelle fort bien le contenu de la lettre de M° Chazet, belle-sœur de la baronne de Mackau, sous-gouvernante des enfants de France. M®° Chazet, en rendant justice à la conduite de M. de La Tour-Maubourg, assure que M. votre frère, s'étant trouvé avec la reine, à son retour de Varennes, avait marqué à cette princesse toutes les attentions et tout le respect qui lui étaient dus, et que Les femmes qui

avaient accompagné la reine se louaient tous les jours