Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

NOTICGES SUR LES DOCUMENTS INÉDITS 441

donner mission à Romeuf de rectifier auprès des whigs anglais ses amis certains points relatifs à son « pénible mais nécessaire éloignement » du 19 août 1792. On voit que le cas de conscience l’occupe toujours. C’est à cette mission que se rattache la lettre XXVIIT, adressée par

Fox en réponse à Romeuf.

XXIX et XXX. — Parti de Neisse le 17 mai 1794, La Fayette entrait le 22 mai dans la prison d'Olmütz, en Moravie, à cent vingt kilomètres au sud de Neisse. Alors commence la période de sa captivité la plus dure et la plus longue. Les rigueurs des prisons prussiennes étaient peu de chose à côté de celles qu’il rencontra dans la forteresse autrichienne. Aucune correspondance n’y fut per-

mise, et pendant ce grand intervalle de silence complet

5 qui dura près de trois ans, nous trouvons seulement, au début, deux lettres à Bollmann du 17 et du 19 octobre 1794, puis le silence se fait pendant un an et demi, jusqu’au 5 mars 1796. Les Mémoires contiennent, pour les deux années du 22 mai 1794 au 24 juin 1796, outre des fragments des deux lettres à Bollmann, deux requêtes aux autorités autrichiennes, deux lettres de M"° de La Fayette et une note que La Fayette put faire passer à ses aides de camp le 24 juin 1796. Nos dix documents inédits XXIX à XXXVIII apportent done un peu de lumière sur ce drame douloureux, qui devient si poignant à partir de l’arrivée à Olmütz, par le nombre des personnes en jeu, la dureté du traitement subi et même les dernières angoisses apportées aux prisonniers par la mauvaise foi du ministre autrichien, après la parole libératrice arrachée grâce aux plénipotentiaires français de Léoben.

La Fayette n’est plus-seul. Maubourg et Pusy sont ramenés à Olmütz. Avec les quatre domestiques, dont deux,

Félix et Chavaniac, pour La Fayette, ils sont sept. Avec