Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

NOTICES SUR LES DOCUMENTS INÉDITS 151

n’écoutera aucune proposition sans ce préliminaire. Le 5 mai 1797, Carnot renouvelle cette recommandation au général Clarke, représentant spécial du Directoire auprès de la cour de Vienne. Dans l'état-major de Clarke se trouvait Louis Romeuf, qui, en juin, obtint la mission particulière d’aller d'Udine à Vienne pour traiter avec le baron de Thugut la question des prisonniers d’Olmütz. Le 14 juin il en informa Me de Tessé et M" de Montagu à Wittmold, où se trouvait aussi son frère Victor. Il leur écrit encore le 2 et le 12 juillet, et ne part d'Udine que le 16. Il est à Vienne le 1° août 1797.

Aux premières nouvelles de ce changement de situation, les familles des trois prisonniers avaient été informées par Clarke. M"° de Maubourg avec ses deux filles aînées, M° de Pusy avec sa fille de cinq ans que le père n'avait pas encore vue, s'étaient mises en voyage pour aller au-devant des prisonniers. Elles avaient débarqué à Altona, dans les premiers jours de juillet, accompagnées de Pillet, ancien aide de camp de La Fayette, et s'étaient engagées en Allemagne jusqu’à Ratisbonne, où elles attendirent vainement des passeports pour Vienne. C’est dans ces circonstances que M"° de Tessé écrivit à Louis Romeuf, à Udine, la lettre XXXIV, du 25 juillet, à laquelle M"° de Montagu ajouta un billet le lendemain (XXXV). On eût souhaité de voir La Fayette et sa famille se réfugier à Wittmold; mais la question du lieu où il irait en sortant de prison était devenue plus grosse de difficultés que celle même de son élargissement. Bonaparte ne voulait pas qu’il vint en France, pensant que la présence de La Fayette y gènerait ses propres desseins déjà arrêtés. Pour la mème raison, les Directeurs, qui préparaient le 18 fructidor, ne se souciaient pas de ce témoin, qui près d’eux eût peut-être été encombrant. En Allemagne, en Hollande, en Holstein, les puissances ne