Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

152 CORRESPONDANCE DE LA l'AYETTE

pouvaient tolérer La Fayette rendu à sa liberté d’action. Ce sont là les complications qui retarderont jusqu’à la fin de septembre 1797 sa libération. (Cf. notice sur la lettre XLIIT.)

XXXVI. — Lorsque Louis Romeuf arriva à Vienne le 17 août 1797, il apprit du secrétaire d'État, M. de Gallo, qu’il vit d’abord, l’échec d’une négociation du mois de juillet, entamée sous la pression du Directoire pour la liberté de La Fayette. Thugut avait, le 21 juillet, envoyé à Olmütz le marquis de Chasteler, qui, en 1792, commandait à Namur et avait déjà interrogé La Fayette au moment de sa capture. La mission de M. de Chasteler comportait : 1° une enquête sur les mauvais traitements dont les prisonniers et l'opinion en Europe se plaignaient ; 2° l'exposé des conditions mises par l’empereur à leur élargissement.

Le 25 juillet, après une visite etun interrogatoire séparé pour chacun d’eux, le premier point fut facilement réglé. L’envoyé de Thugut fit reconnaître aux prisonniers que tout ce dont ils se plaignaient était une conséquence forcée du régime auquel ils étaient soumis. Le second point amena de leur part des déclarations qui ne satisfirent pas l’empereur. Voici, d'après M. Max Büdinger’, qui a pu employer les documents officiels des archives de l'Empire, quelles étaient les instructions relatives à la seconde partie de la mission de M. de Chasteler : « Signifier à MM. de La Fayette, de La Tour-Maubourg et Bureaux de Pusy que, bien que la paix avec la France ne soit point encor définitivement réglée, et que Sa Majesté n'ait contracté aucun engagement pour leur délivrance, Elle se sentait néanmoins disposée à les faire élargir

sans délai ultérieur; mais que l’incompatibilité des prin-

1. La l'ayette ir Oesterreich, 1878, annexe E.