Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

NOTICES SUR LES DOCUMENTS INÉDITS 157

De son côté, Romeuf, à Hambourg, s’impatientait au moins autant que les captifs. Il se considérait comme joué par Thugut; il réclamait ses passeports pour retourner auprès du général Clarke à Udine et se tenait prêt à reprendre toute l'affaire diplomatiquement. Il écrit ses impressions et ses intentions à Bonaparte le 16 septembre 1797. Il parle d’« enfoncer les portes d'Olmütz » et montre bien l’ardeur dont parle M"° de La Fayette dans la lettre XXX VII : « Romeuf et Charles couraient droit à Vienne et voulaient tomber tout à coup dans le cabinet du vizir. » Sa lettre, d’ailleurs, fait voir qu’alors, à l’armée, à Hambourg, comme en France, c’est à Bonaparte seul qu'on a recours comme au sauveur suprème. Romeuf s'adresse directement au général de l’armée d'Italie, quoiqu’il füt officiellement attaché depuis six mois à la mission diplomatique de Clarke. C’est trois jours après le départ de cette lettre (XXXVIIT), le 19 septembre 1797, que tous les prisonniers sortirent d’Olmütz et furent dirigés sur Hambourg, où ils devaient être remis au mi-

nistre des États-Unis.

DEUXIÈME PARTIE

Lettres d'exil (1797-1801).

XXXIX et XL. — Le voyage dura quinze jours, à cause de l’état de santé de M"° de La Fayette qui demandait beaucoup de ménagements. À Dresde, à Leipzig, à Halle, les témoignages de sympathie se multiplièrent. A

Hambourg, où ils arrivèrent le #4 octobre 1797, accom-

O? pagnés de Romeuf, de Pillet, de Théodore Lameth, anciens aides de camp de La Fayette, de M‘ de Maubourg et de Pusy et leurs enfans réunis à eux succes-

sivement depuis Dresde, une touchante réception les