Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

NOTICES SUR LES DOCUMENTS INÉDITS 1461

ficatif que nous rétablissons ici : « Je suis trop patriote, trop républicain, trop reconnaissant, pour n'avoir pas eu le besoin, peut-être même surabondant, d’embrasser tout ce qui me tenait collé à la France, de proclamer partout mon républicanisme, de parler à tout le monde de mes obligations à ma patrie, à son gouvernement, à mon ami, au directeur Barras. Je me suis aussi permis de faire pour les proscrits tout ce qu'ils avaient droit d'attendre de moi!. »

Ainsi le désaveu éclatant du 18 fructidor par La Fayette ne fut qu’un coup de tête de plus et une inconséquence gênante, dont il s’efforea d’ailleurs de s’excuser ensuite auprès de Masclet qui la lui reprochait. « Si je me trompe, lui écrit-il le 30 octobre 1797, dans ma désapprobation de ces mesures, ce n’est pas ma faute; je n’ai pu les juger que par quelques apologies et papiers publics ; et en vous exposant franchement le sentiment du cœur le plus républicain qui fut jamais, je désire ardemment recevoir de vous les raisons d’après lesquelles un patriote aussi sincère et aussi éclairé que vous a jugé différemment. » Quant à Lareveillère, il reçut aussi des remerciements de La Fayette, mais beau-

coup plus tard, à un déjeuner où ils se rencontrèrent

en 18182.

XLIT. — La lettre en anglais datée de Lehmkuhlen,

27 janvier 1798, est un remerciement adressé à un ami 2 d'Angleterre, Thomas Clarkson. Celui-ci, le 5 janvier 1798, avait écrit à La Fayette pour le féliciter de sa délivrance et lui exprimer le chagrin de voir le Parlement anglais autoriser la continuation de la traite des noirs. La Fayette profite, dans sa réponse, de l’occasion qui I ; P ; q 1. Cf. J. Groquer, Loco cit., p. 1%6. 2. Cf. Mémoires de Lareveillère, t. Ier, p. 428.

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