Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

NOTICES SUR LES DOCUMENTS INÉDITS 169

général Brune; on voit diminuer les dernières res-

sources en argent et les chances de rentrer en France,

du

de reprendre une place dans le mouvement même rétrograde de la Révolution. Il n’y a pas trace de toutes ces

angoisses dans la correspondance publiée. Entre une

5 lettre à Hamilton, du 12 août 1798, et une lettre à M"° de Tessé, du 18 février 1799, elle ne contient rien. La série des sept lettres inédites qui vont de XLV à LI comble cette lacune et nous fait pénétrer plus avant que jamais, peut-être, dans le cœur de La Fayette.

Les lettres XLV à XLVII rappellent, par le ton affectueux et aimablement intime, les lettres de la correspondance d'Amérique. M"° de La Fayette est alors le fondé de pouvoirs de toute la famille. Comme elle n’a pas été inscrite sur les listes d’émigrés, elle peut circuler librement en France et elle y traite non seulement les difficultés d'argent très pressantes, puisqu'il fut question de vendre le château de Wittmold, mais aussi le retour en France de La Fayette et des siens et la rentrée au service des officiers qui ont suivi leur général en aoùt 1792. Dans la détresse commune, les proscerits trouvent encore le moyen d'obliger de plus pauvres qu'eux, et La Fayette en raconte une preuve touchante. Ce sont surtout des recommandations de prudence, de calme et de bonne hygiène personnelle qu'il adresse à sa femme, et il sent qu’elle en doit avoir grand besoin au milieu des délicates affaires qu’elle dirige. L’accord entre la France et l’Amérique paraissant près de se rétablir, toute la famille conçoit l'espoir d’un départ pour les États-Unis au printemps de 1799 (XLV et XLVI); mais La Fayette fait des réserves, et il aime mieux rester à portée de la frontière française. (Cf. notice sur la lettre XLIV.)

La lettre du 26 fructidor an VI, outre des détails de

famille qui montrent le proserit s'intéressant à trouver I