Correspondance politique et confidentielle inèdite de Louis XVI, avec ses frères, et plusieurs personnes célèbres, pendant les dernières années de son règne, et jusqu'à sa mort

DE LOUIS XVI. 257

de toute inquiétude, il vit au milieu d'eux avec confiance : tout le bonheur qu’on ressent dans l'Etat, on le lui attribue; toutes les punitions qu’il ordonne, on les met sur le compte des lois. Persuadé que ce qui règle son pouvoir, l’affermit, il ne pense jamais à l’étendre.

. ne suit pas à un souverain de remédier aux abus de son siècle, il doit préparer des remèdes aux maux à venir. Ce n’est pas pour le seul temps de sa vie, que la destinée de ses Etats lui est confiée; il doit, par ses lois et par ses exemples, y régner même après sa mort.

Un souverain ne sauroit rien faire de plus utile, que d’inspirer à sa nation une grande idée d’elle-même. Il faut qu’un peuple s'attache à sa patrie, même par orgueil.

L'homme de génie ne sauroit gouverner un Etat sans fermeté ; et c’est précisément cette fermeté qui fait le malheur d’un Etat gouverné par un homme sans génie.