Čovek i inventivni život

160 Boxuxap IL M. Aypanñ

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Non seulement la vie nous apparaît comme un produit, comme un résultat qui n’a pas été obtenu d'emblée, mais son existence même est précaire et elle n’est assurée que par des réactions incessantes de l'être vivant contre les éléments de la nature inorganique qui tendent à la ramener à celle-ci. [Il y a une vérité profonde même pour le mécanisme biologique dans la définition de BicHarT : «La vie est l’ensemble des fonctions résistant à la mort ».

Ce qui est manifeste dans la nature inorganique par rapport à la vie, c’est sa tendance à dissoudre la vie. tandis que nous n’y voyons aucun indice d’une tendance inverse de passage de l’inorganique en organique. Il n’y a que la vie qui soit capable. d'exercer cette contrainte, L:’organique, loin de découler naturellement de l’inorganique, ne se maintient qu'au prix d’une lutte de tout instant contre le monde physique. Non seulement il y a lutte contre les éléments du monde physique étrangers à la vie, mais aussi contre les éléments indispensables à la vie, qui la menacent par les seuls changements quantitatifs (température, longueur d'ondes des radiations, concentrations moléculaires...). Il y a contrainte surtout dans le mécanisme même de la vie, où l’on voit les éléments du monde physique donner ce qu'ils ne donnent pas hors de la vie : réaliser des mécanismes renversant, par leurs résultats, les lois de la physique : les sécrétions et absorptions se faisant contrairement aux lois de la diffusion et de l’osmose, la température ambiante agissant sur l'intensité des combustions de notre organisme dans le sens inverse de son action directe sur les réactions chimiques de laboratoire. (Comme le remarque le physiologiste anglais BAROROFT, au sujet de la dérogation chez les êtres vivants à la loi de Van’t Hoff-Arrhenius, concernant la vitesse des réactions chimiques en fonction de la température : «Il est elair que la nature à appris à tirer parti des données biochimiques de façon à s’émanciper de la tyrannie d’une simple application de la formule d'Arrhenius. Elle sait manier les phénomènes de la vie de facon à diriger le chimisme, au lieu d'être dirigée par lui. »

On peut dire que la vie est une déviation temporaire du devenir du monde physique. La vie est comparable à un fleuve qui tente de remonter son cours, et qui parvient à le faire pendant un certain temps en mettant en œuvre des forces toutes naturelles comme celles de son cours régulier, mais allant à l’encontre de celles-ci.

Ce qui est au fond de la vie, primaire, c’est une opposition au monde physique. La vie est un nouvel ordre supérieur du monde physique, en conflit continu avec l’ancien, qu'elle exploite et violente.