Čovek i inventivni život
Vsan Daja: Hopek 4 HHBEHTUBHH XHBOT 199
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ment obtenus par l'assemblage d’un certain nombre d’aminoacides. D'autre part «l’évolution a souvent utilisé pour une nouvelle fonction une substance déjà existante en suscitant l’apparition d'un nouveau système récepteur de son action» (1).
Enfin, ce qui est encore un trait caractéristique de l’évolution biochimique, c’est que des substances chimiquement différentes remplissent les mêmes rôles physiologiques, tels les transporteurs d'oxygène du type de l’hémoglobine et du type de l’hémocyanine, que l’on trouve chez des organismes par ailleurs de proche parenté. On dirait que la nature s’est plu à résoudre un même problème par des inventions biochimiques différentes («substances analogues ») tandis que dans d’autres cas une même invention a été adaptée à des rôles différents («substances homologues »).
Posons maintenant la question : l’évolution biochimique prise dans son ensemble a-t-elle le même caractère que l’évolution morphologique ?
Il est vrai que l’on peut qualifier d'évolution tout changement plus ou moins graduel ayant lieu au cours du temps. Mais en morphologie évolution signifie surtout genèse des réalisations biologiques, en nous faisant assister à leur naissance, pour ainsi dire ; en nous traçant la voie suivie par des modifications graduées et progressives. De sorte qu’en morphologie l’évolution a un caractère explicatif : elle fait procéder d’une tache optique un œil de Vertébré. Par cela elle incite à chercher la cause des réalisations biologiques, impulsion se reflétant dans les théories transformistes. C’est ce caractère de l’évolution qui précisément donna au transformisme toute son importance biologique et philosophique. Car si l’idée d'évolution au dernier siècle ébranla la pensée en biologie et hors d'elle, ce n’est pas par l'affirmation de l'instabilité des formes vivantes, mais par le schéma quelle proposa de la formation du monde vivant, ayant à ses extrémités l’amibe ou la monère, d’un côté, et l’homme de l’autre. Evolution signifiait alors comme aujourd’hui une série reliant plus ou moins insensiblement l’inférieur au supérieur : les organismes supérieurs tirent leur origine d’organismes inférieurs dont ils procèdent par modifications successives.
Peut-il être question dans le même sens d’une évolution biochimique ? En biochimie la notion de hiérarchie parmi les êtres vivants ne s'impose pas au même titre qu’en morphologie. Certes, comme le remarque FLORKIN, on serait arrivé à l’aide des seules données biochimiques à distinguer les mêmes groupes de la classification actuelle des êtres vivants. Toutefois il n’est pas certain que ces groupes auraient été rangés dans le même ordre de la classification morphologique ; il n’est pas certain que les
(1) FLORKN : L'évolution biochimique, Paris, Masson, 1944.