Čovek i inventivni život

Boxngap II. M. Bypauñ

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Vertébrés auraient été placés au-dessus des Invertébrés et les Phanérogames au-dessus des Cryptogames. Ni le degré de complexité des constituants biochimiques, ni leur diversité, ni le dynamisme biochimique, ni le degré d'adaptation biochimique n’auraient, sans l’appui de la morphologie, permis de retrouver la filiation des êtres vivants telle que nous la présente la morphologie. En considérant, par exemple, les systèmes enzymatiques, sur lesquels repose tout le dynamisme biochimique, c’est-à-dire les phénomènes les plus intimes du mécanisme de la vie, on serait arrivé à un tout autre ordre du degré d'évolution de différents groupes que celui de la classification morphologique. La nature chimique des transporteurs d'oxygène aurait rapproché des organismes que nous savons génétiquement fort éloignés. De toute façon, même si les données biochimiques permettaient, de la même manière que les données morphologiques, de suivre la filiation des êtres vivants, l’évolution biochimique n’a pas moins un tout autre Caractère que l’évolution morphologique. Les réalisations morphologiques se perfectionnent au cours de l’évolution, tandis que les réalisations biochimiques s'adaptent, ce qui n’est pas la même chose. Un exemple nous montrera nettement cette différence.

Pris dans leur ensemble, les organes des sens se perfectionnent avec le degré d'évolution des animaux : ils deviennent de plus en plus capables de jouer le rôle qui leur est dévolu, celui d’analyser le monde extérieur. D'une tache optique ou d’un otocyste On parvient à l’œil ou à l'oreille de l'homme, Si l’on veut qualifier cette évolution d'adaptation, force est de reconnaître que l’adaptation progresse avec l’évolution. En est-il de même des formations biochimiques ? Examinons l’évolution des transporteurs d'oxygène, notamment de ceux du genre de l’hémoglobine particulièrement bien étudiés à ce point de vue. Que serait une évolution de cette réalisation biochimique dans le sens de l'évolution morphologique précédente ? On devrait constater que chez les êtres les moins évolués, possédant ce transporteur d'oxygène, l'adaptation est moins bien appropriée au rôle qu il remplit que chez les êtres plus avancés. Or que constate-t-on ? On constate qu'il y à une infinité de nuances de cette substance selon l’espèce animale à laquelle elle appartient et qu’à tous les degrés de l'échelle zoologique elle correspond par ses propriétés à la fonction qu'elle remplit, par rapport à la température et la tension de l'oxygène du milieu naturel de l'organisme auquel elle appartient. Même dans un seul organisme il existe plusieurs hémoglobines à affinités différentes envers l'oxygène, adaptées au rôle qu'elles remplissent, rendant possible le passage de l'oxygène du sang vers la fibre musculaire, du sang de la mère vers celui du fœtus. Comme le remarque P. Porter (1) : «Lie globule rouge chargé d’hémo-

(1) P. PonTiIER : Physiologie des animaux marins. Paris, Flammarion, 1938.