Čovek i inventivni život

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l'esprit humain a créé où à ce qui appartient à la nature. Mais c’est dans l’œuvre biologique que l’on saisit l’esprit dans toute sa puissance, dans son domaine le plus ancien et le plus étendu. C’est dans ses réalisations biologiques que notre esprit révèle le plus complètement sa nature et ses tendances.

Le domaine de l'esprit s'étend dans une réalité immense. Son œuvre au lieu d’avoir des milliers d’années seulement a un passé de milliers de siècles. Et ce n’est pas parce qu'on le désigne par le nom de l’homme que nous devons penser qu’il est notre apanage et que nous soyons par notre origine son contemporain. Nous devons renoncer à cette idée prétentieuse qu’il n'y ait de pensée, d'intention, d'intelligence, de but et de plan préconçu que dans ce qui provient de l’homme. Rien que cette invraisemblance devrait nous faire chercher ailleurs dans la nature ces mêmes traits de notre esprit. Or, point n’est nécessaire de chercher longtemps, puisqu'il y a le fait de l'existence du monde vivant qui invoque de toutes ses forces ces mêmes principes pour pouvoir être compris.

Comment l’homme, ayant reconnu tout ce qu’il y a de puissance inventive dans son esprit, a-t-il pu un seul moment s’imaginer qu'il en fût le seul détenteur ? Est-ce par suite du privilège qui lui fut donné de l’exercer dans un nouveau domaine ? Ne s’apercoit-il pas qu'il ne fait que commencer à réaliser dans son entourage ce qu’il porte en lui-même, qu'il est un continuateur et un initiateur ? Comment peut-il s’imaginer que son esprit. si puissant et fécond dans le monde qui l'entoure, animant le monde inorganique, créant une nouvelle vie, aurait pu être condamné à l'impuissance et à la stérilité dans son propre foyer, dans l’œuvre biologique de l'être vivant ?

L’humanisation de la nature vivante donne à l'esprit humain une importance quasi-universelle, tout en enlevant à l’homme l'illusion d’être la seule source d'intelligence dans la nature. Son esprit n'appartient pas qu’à lui. Mais il ne fut donné qu'à l’homme, jusqu’à présent. de le faire sortir du domaine biologique, d'exercer ses facultés hors de l'être vivant, de même qu'il ne fut donné qu’à l'homme de pouvoir par sa science connaître et apprécier l’œuvre biologique.

L'esprit humain est un phénomène trop significatif par rapport à tout ce que nous savons de la nature, pour qu'il puisse être cantonné dans un être vivant et que son œuvre soit uniquement celle de l’humanité.

Renoncant à l'illusion de l’origine humaine de son esprit, l’homme plane au-dessus du monde vivant en contemplateur de son œuvre.

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