Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt

THÉROIGNE DE MÉRICOURT. 97

Borie et Leroux, officiers municipaux, qui l’envoyaient « vérifier l’état des choses au château ». Le choix de l’émissaire était singulier. Théroigne passait à ce moment-là sur la terrasse des Feuillants, en veste bleue, la cocarde nationale à son chapeau rond orné de plumes tricolores, deux pistolets à la ceinture, le sabre au côté.

Elle entra au poste, attirée par le bruit, et demanda lanomination d'une commission pour juger les détenus. Le président Bonjour eut le tort de ne pas les prendre sous sa sauvegarde. L'abbé Bouyon, auteur dramatique, Solignac et Vigier, anciens gardes du corps, furent massacrés. Suleau avait été désarmé. Une plieuse des Actes des Apôtres le signala à Théroigne, qui se précipita sur lui. Suleau, dit Peltier, « se débat comme un lion entre vingt furieux. Il parvient, dans la mêlée, à s'emparer d’un sabre; il frappe, il se fait jour. Il allait percer Théroigne; on le saisit, il est mis hors d'état de défense, entraîné dans la cour et taillé en pièces ».

Peltier établit lui-même la fausseté de la légende d’après laquelle Théroigne aurait tué de sa main Suleau désarmé. Beaulieu lui rend le même

1. Essais historiques, t, III, p. 471. 13