Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt

102 THÉROIGNE DE MÉRICOURT.

Théroigne rappelle ses souvenirs de captivité en Autriche. On l'a interrogée sur le compte des patriotes de toutes nuances, ne lui laissant pas ignorer qu’une fois la sédition des Français vaincue, tous les partisans du régime nouveau, tous ceux qui ont pris part une heure à la Révolution seraient indifféremment massacrés ou proscrits. « J'ai out dire mille fois, dit-elle, par ceux qui me voulaient faire déposer contre les patriotes (à Kufistein) qu'il fallait exterminer la moitié des Français pour soumettre l’autre. Le danger va nous réunir, et nous saurons montrer ce que peur vent des hommes qui veulent la liberté et qui agissent pour la cause du genre humain. Nous marcherons tous, riches ou pauvres. Nous voulons la liberté, nous la défendrons jusqu’à la dernière goutte de notre sang... » Et la belle Liégeoise, l'esprit hanté par les souvenirs de l’histoire romaine, indique à ses compagnes un rôle de pacification et de conciliation. « Des femmes romaines ont désarmé Coriolan et sauvé leur pays... Je propose qu'il soit nommé dans chaque section six citoyennes les plus vertueuses et les plus graves par leur âge pour concilier et réunir les citoyens, leur rappelant les dangers de la patrie. Chaque fois qu'il y aura assemblée générale de section,