Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt
THÉROIGNE DE MÉRICOURT. 103
elles s'y rassembleront pour rappeler à l’ordre tout citoyen qui s’en écarterait, qui ne respecterait pas la liberté des opinions, chose si précieuse pour former un bon esprit publie. » Dans l'esprit de Théroïigne, ces magistrats féminins devaient rendre à la cause démocratique les plus réels services. Dans les réunions, aucun bon citoyen ne manquerait de céder à leurs observations. Ceux qui, malgré elles, continueraient à interrompre les débats, à insulter les orateurs, à provoquer du tumulte, seraient vite reconnus comme agents de la cour ou de l'étranger et traités comme tels. En dépit de son caractère un peu étrange en un pays qui plaça la loi salique à la base de ses Constitutions et qui trouve volontiers ridicules les femmes sortant de leur intérieur pour s’adonner à la politique, cette idée de Théroigne de faire exercer par les femmes une sorte de magistrature de conciliation était au moins généreuse. La belle Liégeoise voulait charger les mêmes déléguées de l'inspection des écoles.
Cependant, les périls de la France envahie, la prise de Longwy et de Verdun surexcitaient et irritaient le patriotisme jusqu’au délire. Des misérables toujours prêts à spéculer sur les effarements de l'opinion, des gens au cerveau détraqué