Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt

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mantique, raconte aussi, d’après Descuret, médecin de la Salpêtrière (la Médecine des passions), que Théroigne massacra à l'Abbaye son amant infidèle des bords du Rhin. Il renchérit même sur cette allégation en lui imputant, sans aucune preuve et par pur dilettantisme, l'initiative du supplice épouvantable infligé par les bourreaux à la « belle bouquetière » du Palais-Royal, Madeleine Gredeler, condamnée à mort pour avoir mutilé son amant, le soldat aux gardes françaises Pringot, et détenue à la Conciergerie en attendant l'issue d’un pourvoi en cassation f.

La vérité est que Théroiïgne ne parut nulle part pendant les journées de septembre. Elle eut ces massacres en horreur. Ils la rapprochèrent encore des modérés, des Girondins, et elle devint résolument « brissotine », comme disaient ses ennemis. On l’accusa même de pactiser avec la faction d’Orléans. Elle menait toujours le même genre de vie, recevant beaucoup dans son nouvel appartement au numéro 273 de la rue Saint-Honoré, près des Jacobins?, réduite aux expédients. Un curieux billet de notre collection d’autographes, adressé

1. Histoire des Girondins, t. III, p. 115. 2, M. J. Demarteau reproduit un billet, écrit de cette adresse par Théroigne, le 28 janvier 1793, à M. de Lim-

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