Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt

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culières (sans doute l'intervention de quelque ancien habitué des salons de l'hôtel de Grenoble), arrête que cette citoyenne sera transférée de la Maison nationale des femmes dans celle des Petites-Maisons, pour y occuper le premier lit vacant dans les infirmeries. » Théroigne passa sept ans à l'hospice de la rue de Sèvres. Lorsque l’administration fit évacuer les aliénés des PetitesMaisons, la pauvre recluse fut renvoyée à la Salpêtrière, le 7 décembre 1807. Elle avait quarantecinq ans.

On la plaça dans le service du célèbre aliéniste Esquirol, qui s’intéressa à elle par curiosité et la soigna avec dévouement. Il a laissé dans le chapitre de son grand ouvrage les Maladies mentales , consacré à la lypémanie ou mélancolie, une étude détaillée sur Théroigne, étude rédigée en 1820. Esquirol raconte qu'à son arrivée à la Salpêtrière la malade était très agitée, injuriant et menaçant tous ceux qui l’approchaient, ne parlant que de liberté, de Comité de salut public, accusant les médecins, les infirmiers d’être des modérés et des royalistes. Elle prétendait être occupée de choses très importantes, tantôt sou-

1. T. I, p. 445 et suivantes.