Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt

THÉROIGNE DE MÉRICOURT. 81

libraire, éditeur de la Gazette de Paris de Durosoy, de divers pamphlets royalistes et des écrits licencieux où se complaisait l'imagination malade de l’arrière-petit-fils de Laure de Noves. Théroigne, plus que jamais en butte aux attaques de la presse royaliste, était devenue une puissance, de par la souveraine autorité de la mode. Le Journal général (6 mars 1792) annonce la mise en vente de cartes à jouer à l’usage des cafés patriotes, où la belle Liégeoise figure comme dame de pique entre le duc d'Orléans en roi et Santerre en valet. Des caricatures d’une rare indécence, avec des légendes obscènes qu’on ne peut reproduire, montraient à tous les coins de rue les « caillettes de la Révolution », Théroigne entourée de M"° de Staël, de Mc de Condorcet, de Dondon Picot (M"° Charles de Lameth), mettant sur le même pied la demi-mondaine et les plus illustres femmes politiques du temps. Il est vrai que les gens bien élevés du parti royaliste, Rivarol et ses émules, ne se gênaient guère vis-àvis des femmes. Les Apôtres ne représentent-ils pas (n° 20) M"° de Montmorency s’oubliant dans son antichambre entre les bras d’un valet de pied, et M°° de Lameth, chez le baigneur Albert, « débarrassant ses charmes du corset rose destiné à les 11