Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt

THÉROIGNE DE MÉRICOURT. 89

entre un bonnet phrygien et un peigne à chignon, avec la Chronique de Paris de Condorcet et le Courrier de Gorsas. Les murs sont ornés « de plusieurs tableaux agréables », représentant l’assassinat de Foulon et de Berthier, l'exécution de Favras et les massacres de la glacière d'Avignon. Après avoir dépeint la scène, l’auteur de la Jacobinéide présente l’héroïne « en négligé le plus galant, pantoufles de maroquin rouge, bas de soïe noire, jJupon de damas bleu, pierrot de basin blanc, fichu tricolore, bonnet de gaze couleur de feu surmonté d’un pompon vert ». La caricature est un peu lourde.

Justement, au mois d'avril 1792, Théroigne, avec Collot d'Herbois, Tallien et Marie-Joseph Chénier, que les royalistes baptisèrent à ce propos Chénier-Théroignet, allait, à la tête d’une députation des Jacobins, inviter la municipalité à une fête donnée en l'honneur des Suisses de Chäteauvieux, fête organisée par le peintre David, l'habile metteur en scène des solennités révolutionnaires ?. Théroïgne avait eu la première idée de cette cérémonie commémorative. Gorsas, dans

1. Journal général du 9 avril 1792. 2. Deux amis de la liberté, t. VII, p. 77. Révolutions de Paris, n° 142, p. 582.

12