Étude sur les idées politiques de Mirabeau

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pouvaient la corrompre, il l’étudia dans son organisation même. Avant 1789, elle avait pour agents principaux les parlements.

Après avoir rendu un bref hommage à leur rôle de défenseurs de la liberté publique‘, Mirabeau reconnaît leurs fautes et leurs usurpations?. Dans leur dernière lutte avec la royauté, il refuse cependant de se joindre au ministre pour les combattre. Il aurait perdu, en le faisant, la faveur populaire. À son avis, « la guerre ne doit leur être faite qu’en présence de la nation : là et seulement là, ils peuvent et doivent être circonscrits dans leur caractère de ministres de la justice ; leur ambition usurpatrice est due à la détresse publique, mais, lorsque l’Assemblée nationale nous aura tirés de la détresse, les corps judiciaires seront un horsd'œuvre dans la Constitution nationale, » Une fois à l'Assemblée, Mirabeau tient parole. IL prépare ses attaques contre les parlements qui alors ont perdu leur popularité; ce ne sont plus que des corps conservateurs qui se mêlent sans raison des affaires publiques. La France ne peut tolérer la prépondérance qu’ils s’attribuent au moment de la réunion des états généraux, non plus que leur prétention d'enregistrer, de retarder et même d’empècher les décrets de l’Assembléeÿ. « Il est impossible de relever l'empire écrasé par trois siècles d'abus, s’écrie Mirabeau, si des corps auxquels il faudra bien apprendre qu’ils ne sont rien dans l’État, viennent lutter contre la volonté publique dont nous sommes les organesf. »

Enfin il démasque contre eux toutes ses batteries. « Après s'être placés eux-mêmes, dit-il, entre le monarque et les sujets pour asservir le peuple en dominant le prince, ils ontjoué, menace, trahi tour à tour l’un et l’autre au gré de leurs vues ambitieuses et retardé de plusieurs siècles le jour de la raison et de la liberté. En prétendant défendre les peuples par leurs remontrances, ils n'avaient jamais eu en vue que de défendre leur intérêt particulier. Tout cet ordre judiciaire enfin faisait partie de notre droit public quand nous n'avions pas de droit public. Maintenant le

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peuple gouverne; les parlements n’ont plus de décrets à sanc-

. Lettres de cachet, v. I, p. 330.

. Ibid, p. 326.

. Dénonciation de l’agiotage, suite (1788), p. 73-74.

. Lettres à Mauvillon, p. 435.

. Courrier de Provence, n° 14, p. 15; n° 61, n° 62, p. 19. . Moniteur. Discours du 5 novembre 1789.

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