Études historiques et figures alsaciennes

HENRI DE TREITSCHKE 191

il a presque l'air de nous aimer. Mais pourquoi sommes-nous si indociles ? Ah ! si nous voulions seulement nous mettre sous l’égide prussienne,

comme on nous rendrait heureux !

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Une autre fois encore, Treitschke a subi le contact de l'esprit français. En 1865, étant professeur à l’université de Fribourg, il profita de quelques jours de vacances pour faire une excursion en Alsace; et il rend compte de ses impressions dans une lettre : « J'ai passé les fêtes de la Pentecôte à Brisach, et comme de là les Vosges offrent un aspect séduisant, je me suis brusquement décidé à passer le Rhin. Le pays est superbe, peut-être plus beau que l’autre rive. Malheureusement, je n’ai pu réprimer une rage patriotique, quoique je sache qu’il y a des situations faites, que rien ne peut changer. Le pays se francise à vue d'œil. Il est vrai que la langue allemande domine ; mais, pour le commun peuple, ce n’est qu’un dialecte;

le haut allemand lui est à peu près inconnu;