Études historiques et figures alsaciennes

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quand on ne parle pas son jargon, on n’a qu’à s'exprimer avec lui en français. Je crains que la Population n'achève rapidement de se franciser. Les femmes, qui dans ces sortes de choses sont plus puissantes que les hommes, jouent un Mauvais rôle. Je sais par des Alsaciens qu’elles ne lisent que‘des livres français, et j'ai remarqué moi-même que souvent, dans les ménages, la femme parle français, tandis que le mari reste fidèle à la langue allemande. Mais les Alsaciens ne seront jamais qu’une population bâtarde, et nous devons nous estimer heureux, s'ils consentent à jouer un rôle intermédiaire entre la culture française et la culture allemande, et s'ils ne nous deviennent pas complètement étrangers. »

L'année 1870 lui ouvrit tout à coup des perspectives inattendues. Le premier mois de la guerre n'était pas écoulé, qu'il écrivit dans les Preussische Jahrbücher un long article, qui fut ensuite répandu à profusion sous forme de brochure : Que demanderons-nous à La France ? « C’est un rêve! » disait-il au début, et, après