Garat 1762-1823
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tion d'Orphée chantée par la Saint-Huberty, qui interpréta avec un succès sans égal la musique de Gluck à Bordeaux’, Garat, pris d'une exaltation difficile à décrire, dans l'enthousiasme de cette nouvelle et merveilleuse musique qui lui ouvrait des horizons sans limites, s'en fut tout en causant avec son ami jusqu'aux allées de Tourny. Là, les deux enthousiastes passèrent la nuit entière à répéter l'opéra du vieux maître viennois*. Ce n'était pas la première fois, d’ailleurs, que Garat faisait entendre sa voix sous les ombrages de cette promenade. Il était coutumier du fait. Les allées de Tourny, plantées alors d'arbres superbes dont la plupart ont aujourd'hui disparu, servaient de lieu de réunion à la bourgeoisie bordelaise qui s'y donnait rendez-vous les soirs d'été, pour jouir de la fraîcheur produite par le voisinage du fleuve. Notre jeune virtuose chantait assez souvent dans cet endroit au milieu d'un cercle d'amis. Un soir qu'il charmait ses audi-
teurs avec un air gascon, comme il se faisait
1. Detcheverry, Histoù'e des théâtres de Bordeaux, p. 156, ouv. cit. 2. Miel, Notice sur Garat, oux. cit.