Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

LES DEUX LA ROCHEFOUCAULD 87

de l'État et du contribuable de ce que l'on appelle le métayage aux pays de l'Ouest, et aussi de ce que les socialistes de tous les pays désignent du nom « de bon socialisme ». La Rochefoucauld (1) démontre l'inanité d’un système qui, pour avoir l'aspect de l'égalité, n’en aurait nullement la réalité ; etil proclame la nécessité d’une « quotité du revenu net de la terre » payable en argent. Cette quotité variera suivant les besoins de l'État. Et si l’on maintient « la méthode des sols pour livres » appelés depuis centimes additionnels, grâce à laquelle on peut augmenter ladite quotité, c’est qu'on l’a trouvée à la fois ingénieuse et installée; mais il est bien convenu que les générations à venir n’auront pour ainsi dire plus jamais l'obligation d'y recourir. Notre moderne formule : ni impôts, ni emprunts, ne date pas d'aujourd'hui! Déjà à cette époque l’on avait de ces naïvetés.

Dans cet admirable plan, qui malheureusement n’a pas été suivi dans toutes ses parties, fout est prévu, et démocratiquement prévu (2) : ladésignation complète des biens territoriaux, depuis les étangs jusqu'aux bois non exploités, la procédure à suivre pour les dégrèvements, laquelle se réduisait alors « à une simple requête communiquée au corps municipal » et jugée par lui, la création de ce que l'on a appelé « le fonds de secours », c’est-à-dire d’un crédit annuel prélevé sur l’ensemble de la contribution foncière et destiné à

(1) Rapport sur l'établissement de l'impôt foncier. Séance du

13 septembre 1790. (2) Ibid. du 16 septembre 1790.