Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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inconvénients du régime de ces maisons est l'énorme disproportion d'employés avec les pauvres à assister. (Déjà !) Elle est de plus d’un sur cinq. Les revenus de l'hôpital général sont environ de 3.600.000 livres. La partie de la dépense affectée particulièrement aux pauvres, c'est-à-dire la nourriture et l'habillement, ne s'élève qu'à 1.055.000 livres. Les frais d’administration consomment tout le reste (1). »

Voilà où en était l’assistance prétendue publique en l'an de grâce 1790!

Le duc.de Liancourt dénonça tout d’abord à Louis XVI ces abus monstrueux. « Louis XVI en frémit; il ordonna que ces affreux cachots fussent comblés sur-le-champ et à ses propres frais (2). »

Mais ce n'était pas de pitié royale que la France misérable avait besoin; c'était d’une administration officielle et responsable. — Le comité de mendicité travailla dès lors à la créer de toutes pièces. Il élabora un vaste plan d'ensemble. Ses lignes principales sont :

4° La réunion de tous les fonds destinés au soulagement des pauvres en une masse commune dans les mains de la nation, pour être répandus par elle là où les besoins les appelleront et dans la proportion qu'ils indiqueront. — Plus de revenus spéciaux par conséquent affectés à telle ou telle maison de charité : «L'égalité de traitement, suite naturelle de l'égalité de

(1) Moniteur universel du samedi 16 octobre 1790. (Rapport du duc de Liancourt.) (2) Vie du duc de Liancourt, par son fils Gaétan (p. 35).