Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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Votre nom, écrit le vice-amiral d'Estaing au maréchal de Mouchy, nous a servi de ralliement le jour de l'assaut ;'il nous à apporté autant de bonheur que l'exemple de M. le Vicomte a étéutile. 11 a opéré en lieutenant général et jene suis que son ancien... Je vous le conserverai, je vous le ramènerai ; je le chéris, je l’estime (1).

Et par le même courrier, d'Estaing dira à la mère du jeune colonel :

Il s’est déjà battu contre les Anglais sur terre et sur mer; il a eu deux balles dans ses habits ; un assaut et un combat naval sont un petit délassement dont il a joui en quatre jours de temps (2).

Au siège de Yorktown, qui va consacrer l’indépendance des États-Unis, la gloire de l’armée française et l’abaissement de l’Angletere, le Soissonnais est de tous les engagements. Depuis l'investissement jusqu’à la reddition, pas un jour, pas une nuit ne s’écoule sans qu'il soit mis par son chef aux prises avec les troupes de Cornwallis. Le 5 octobre s’ouvrela première parallèle, le Soissonnais est de garde, — le 1%, jour de l'assaut, le Soissonnais fait partie de la colonne d’attaque commandée par Vioménil. « Dans les sept minutes qui suffirent pour emporter la redoute, les Français perdirent quarante-six hommes tués et soixantedeux blessés (3). » Noaïlles est sauf; mais il faut croire

(1) Le comte d'Estaing à M. le maréchal de Mouchy, de Grenade, le 12 juillet 4779. (Communiquée.)

(2) Le comte d'Estaing à Mrwe la maréchale de Mouchy, le 12 juillet 1779, — à bord du Languedoc. (Communiquée.)

(3) Yorktown, parle marquis ne RocHamBeau. (Paris, Honoré Champion, 15, quai Malaquais.)