Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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Ce discours, qui fut le dernier acte parlementaire du vicomte de Noailles, lui fait un singulier honneur. Il prouvera à ceux qui le liront que la vieille noblesse française ne fut pas composée seulement alors de transfuges boudeurs, qu'elle eut aussi ses gentilshommes dévoués à la patrie et jaloux de sa liberté.

Au cours de sa vie publique;,'Noailles est partout où l'égalité et la dignité extérieure de la France sont menacées. Il ne faudrait pas conclure qu'il ait jamais pactisé avec le désordre. Que de fois il invite le pouvoir exécutif à user de tous les moyens pour arrêter « les frénésies des prétendus réparateurs de torts », de « ceux qui jugent de nouveau des procès jugés depuis trente ans, et rendent des sentences qu'ils exécutent. C’est vraiment une frénésie, dit-il; car ceux qui vont à ces exécutions croient faire la chose la plus juste du monde (1) ». Défenseur de la loi, il est impitoyable à ceux qui la violent. Le baron de Marguerites, maire de Nimes, a encouragé une compagnie de garde civique à arracher la cocarde tricolore décrétée cocarde nationale; des rixes sanglantes ont eu lieu entre les troupes de la garnison demeurées fidèles et les milices révoltées : Noaïlles, indigné, demande que M. de Marguerites, un de ses pairs pourtant, soit mandé à la barre de l’Assemblée et que surtout le régiment de Guyenne ne soit pas éloigné de la ville, «afin, ditil, de rassurer les bons citoyens… (2). »

(1) Séance du 9 février 1790. (2) Ibid., 11 mai 4790.