Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

Part

A

32 - GENTILSHOMMES DÉMOCRATES

jouer le premier rôle de son personnage, il eut plus de peine à tenir le second. C’est qu’au fond il était un parlementaire; il croyait à la persuasion. Il voulait l’ordre, mais il le défendait comme un jeune novice qui discute avec la tentation au lieu de l’étouffer dès sa première apparition.

Le 13 avril 1790, le foule attroupée poursuit de ses huées les députés qui hésitent à abolir. toute religion d'État :

Ilmesemble cependant, s’écriele marquis de Foucault (1), que ceux qui nous ont envoyés pour les représenter ne nous ont pas envoyés pour faire des lois le sabre à la main. (On rit.)

On cherche en vain une de ces spirituelles boutades dans la bouche de Noaïlles : il aime la liberté naïvement, comme nous aimons les femmes avant d’avoir été trompés par elles.

Colonel, il voit sans répulsion l’armée envoyer des députations aux États. Je le répète, il était de ceux qui croient que l’on discute même avec l’émeute. Un jour, le 13 août 1790, il supplie le président de l’Assemblée nationale d'écrire une lettre au régiment de Languedoc, lequel a été aux prises dans Montauban avec la population:

Cette lettre, dit-il, servirait à ARQUSSE ce régiment aux yeux de toute l’armée.

(4) Le marquis de Foucault de Lardimalie, député de la sénéchaussée du Périgord. Ÿ